«Jour de la libération» : garder les yeux sur la balle

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Le « Jour de la libération » du président Trump est arrivé, et le scénario présenté est de loin le moins pessimiste pour le Canada.

Après plusieurs semaines de spéculation, les États-Unis ont annoncé leur plan de tarifs douaniers réciproques, promettant l’avènement d’un nouvel âge d’or au peuple américain. Le président Donald Trump a mis en œuvre un tarif de base de 10 %, inférieur aux attentes. Cela dit, les taux appliqués aux différents pays présentent d’importantes disparités : 34 % pour la Chine, 32 % pour Taïwan, 26 % pour l’Inde, 25 % pour la Corée, 24 % pour le Japon, 20 % pour l’Union européenne et 10 % pour le Royaume-Uni.

En conséquence, le taux tarifaire net effectif moyen des États-Unis est passé de 2,5 % à plus de 20 %, ce qui représente le plus grand choc tarifaire depuis les années 1930 et un éloignement significatif de la tendance à la mondialisation et à la coopération commerciale internationale qui prévalait depuis la Seconde Guerre mondiale. En raison d’une exemption surprise pour les marchandises couvertes par l’ACEUM, le Canada et le Mexique ne sont pas inclus dans ce régime tarifaire réciproque.

Le Canada et le Mexique sont relativement épargnés

Le Canada et le Mexique ont, jusqu’à présent, évité le pire des tarifs réciproques. L’absence de nouveaux droits de douane réduit considérablement la nécessité de mettre en œuvre des mesures de rétorsion inflationnistes et permet à la Banque du Canada de venir à la rescousse en cas de ralentissement économique avec de nouvelles réductions de son taux directeur. Les droits de douane sectoriels sur l’acier, l’aluminium, le bois d’œuvre et les automobiles et pièces automobiles non conformes à l’ACEUM, annoncés précédemment, demeureront toutefois en vigueur.

Le Canada et le Mexique seront exemptés de droits de douane réciproques tant que les droits de douane actuels sur les produits non conformes à l’ACEUM, motivés par les efforts exigés du Canada dans le cadre le lutte contre le fentanyl et l’immigration, resteront en vigueur. Si ces droits de douane devaient être abandonnés, le Canada et le Mexique seraient alors soumis à des droits réciproques de 12 % sur les produits non conformes à l’ACEUM, contre 25 % actuellement.

Les marchés boursiers mondiaux ont plongé durant la nuit après l’annonce de la Maison-Blanche

La réaction des marchés à l’annonce des tarifs douaniers a été très négative. Les indices Dow Jones et S&P 500 se sont repliés de plus de 3 % après l’ouverture du marché le 3 avril, tandis que le VIX, une mesure de la volatilité du cours des actions, a grimpé de 24 % par rapport au niveau de clôture de mercredi. Sur les marchés à l’étranger, l’indice Euro Stoxx 50 a perdu près de 3 % et les titres asiatiques ont subi de lourdes pertes dans tous les domaines. Les grandes entreprises technologiques et manufacturières américaines, très exposées au commerce mondial, ont également été durement touchées après l’ouverture, étant donné que leurs activités seront particulièrement affectées par l’imposition de droits de douane élevés sur leurs centres de production mondiaux.

Les obligations, en revanche, sont en mode reprise, les investisseurs délaissant les actions au profit des obligations d’État, alors que la croissance économique mondiale est menacée et que le sentiment d’aversion au risque s’accroît. En conséquence, les taux des obligations à 10 ans sont en baisse de façon marquée dans toutes les économies du G7.

Le marché des devises a également exprimé son mécontentement, le dollar américain connaissant sa plus forte baisse en deux ans. Le DXY, au début de la séance du 3 avril, se négocie en dessous de 102, alors que le franc suisse et le yen se sont redressés. Le huard s’est également apprécié d’environ 4 cents en raison des meilleures conditions tarifaires qu’attendues pour le Canada.

Quant aux matières premières, le pétrole brut subit une pression significative. En plus d’une révision à la baisse de la demande mondiale, l’OPEP a annoncé de nouvelles augmentations de la production, faisant reculer les prix du pétrole sous la barre des 67 $. Sans surprise, l’or, valeur refuge en période de risque, a atteint un niveau record de 3167 $ au cours de la nuit, avant de s’établir autour de 3115 $.

Portefeuilles équilibrés : notre positionnement en matière de répartition d’actifs évolue

Dans nos mandats équilibrés, bien que nous maintenions une position généralement surpondérée, nous privilégions désormais les actions internationales aux actions nordaméricaines, car nous nous éloignons de l’exceptionnalisme américain comme thème dominant. Les actions non américaines, en particulier les actions européennes, bénéficieront d’une amélioration du cycle manufacturier, d’un meilleur soutien budgétaire et de valorisations plus avantageuses. Bien que les actions européennes soient moins dispendieuses que les actions américaines depuis quelque temps déjà, les récents changements de politique fiscale et l’amélioration des perspectives de croissance ont fourni le catalyseur nécessaire pour que cet écart de valorisation se réduise.

Cela dit, nous reconnaissons les déceptions passées de l’Europe et gérons les risques associés en conséquence. Malgré l’écart de performance important entre les actions européennes et américaines depuis le début de l’année, nous croyons en la diversification de l’exposition aux actions en dehors des États-Unis.

Notre point de vue tactique sur les obligations gouvernementales demeure mitigé. Les titres à haut rendement offrent un rendement fiable et une protection contre les risques liés aux actions et à la croissance. Nous nous attendons à ce que les banques centrales réduisent leurs taux en réponse à des chocs de croissance imprévus, en donnant la priorité au soutien de l’activité économique. Nous restons prêts à ajuster notre allocation si les perspectives de croissance changent encore.

En ce qui concerne les devises, nous surpondérons tactiquement le yen japonais, l’euro et le dollar canadien par rapport au dollar américain. Ces transactions ont été initiées avant l’annonce officielle des tarifs douaniers et, par conséquent, notre thèse de la fin de l’exceptionnalisme américain fonctionne bien jusqu’à présent dans la foulée du « Jour de la libération ». Nous surpondérons également la couronne norvégienne et le dollar australien, tous deux sensibles aux dynamiques de croissance mondiale et bien positionnés pour bénéficier de l’amélioration de la croissance européenne et chinoise.

Maintenir le cap et faire confiance à votre stratégie financière

Dans ces conditions de marché difficiles, il est plus important que jamais de disposer d’un plan à long terme bien structuré et financièrement solide. Conserver ses investissements et faire confiance à vos gestionnaires d’actifs pour prendre les bonnes décisions pour vous peuvent apporter la stabilité nécessaire face à l’incertitude.

Chez iA Gestion mondiale d’actifs (iAGMA), nous nous engageons à une gestion robuste des risques, à une rigueur analytique et à une approche disciplinée et méthodique de construction de portefeuille et de la sélection de titres. En maintenant le cap sur vos objectifs financiers et en vous appuyant sur notre expertise, vous pouvez aller de l’avant en toute confiance, sachant que vos investissements sont entre de bonnes mains.